Lors de notre séjour dans le sud de la France, nous nous sommes arrêté une journée à Salon de Provence: la ville d’enfance de mon chéri. Il a voulu nous faire découvrir les lieux préférés du minot qu’il était. Hormis la patrouille de France qu’il voyait de chez lui, la savonnerie Marius Fabre en fait partie.
En plein Salon de Provence, j’ai découvert de grandes grilles rehaussées de l’enseigne. Dès que l’on passe la porte, on se retrouve comme transportés dans une autre époque.
Comme nous sommes très organisés, je n’avais pas regardé les heures de visites et par chance , il y en avait une l’après midi. Pour patienter, nous avons commencer par la visite du musée. Celui-ci a été créé pour le centième anniversaire de la savonnerie. Puis on a pu faire la visite guidée et gratuite.
L’histoire de la savonnerie Marius Fabre
La savonnerie a été créé en 1900 par Marius Fabre à Salon de Provence. A l’endroit même où sont produit les savons d’aujourd’hui. De plus, c’est la 4ème génération de la famille Fabre qui gère la savonnerie. Et elle a obtenue le label de l »Entreprise du patrimoine vivant « .
Il ne reste que 5 savonneries artisanale en France : 2 à Salon de Provence et 3 à Marseille. 4 savonneries ont créé une association et tamponnent leur savon de Marseille avec ce logo.
Les 3 critères du savon de Marseille traditionnel
- COMPOSITION DU SAVON : Savons durs et homogènes se présentant en morceaux de différentes tailles de formes géométriques, en copeaux ou en paillettes.
De plus, Il est fabriqué à partir de corps gras d’origine végétale uniquement, sans parfum, sans colorant, sans ajout. - ORIGINE GÉOGRAPHIQUE : Le lieu de fabrication des savons doit être situé dans la zone d’origine du savon de Marseille, c’est à dire le département des Bouches du Rhône (13).
- PROCESS DE PRODUCTION : Les savons fabriqués en chaudron selon le procédé de saponification en 5 étapes dit « procédé marseillais » :
Fabrication du savon de Marseille
En 1688, par l’édit de Colbert, Louis XIV institutionnalise le savon de Marseille en fixant les règles de sa fabrication.
- L’empâtage : Dans un chaudron, on charge successivement les huiles ou acides gras sous chauffage modéré et la lessive de soude. Ce mélange est porté à ébullition et la masse se transforme en émulsion. C’est le processus de saponification à chaud.
- Le relargage : Le savon étant insoluble dans l’eau salée, cette opération consiste à ajouter du sel marin permettant d’entraîner par le fond les glycérines produites lors de la réaction chimique de saponification et les eaux salées.
- La cuisson : Cette opération caractérise la saponification et permet la complète transformation en savon des corps gras mis en œuvre.
- le lavage : C’est un affinage de la pâte de savon effectué par une lessive de lavage permettant d’entraîner le glycérol, les impuretés et les acides gras non saponifiés.
Le maître savonnier de Marius Fabre goute le savon afin d’interrompre le lavage. Si le savon pique sur sa langue, il doit continuer. - la liquidation : Cette opération permet d’assurer la transition de la structure cristalline du savon vers sa phase lisse par ajout d’eau. Le savon est « extra pur ».
Ces différentes opérations prennent environ une semaine à dix jours.
Séchage et moulage du savon de Marseille
- La coulée de la cuite : La pâte de savon est ensuite versée, encore chaude (entre 50 et 70 °C), dans les “mises”, gigantesques moules, grâce à un canal articulé en bois appelé “goulotte”.
- Le séchage : Le savon sèche pendant quarante-huit heures à l’air libre. Pour réduire le temps de séchage, les fenêtres exposées au nord sont ouvertes lorsque le mistral souffle.
- Le découpage : Une fois sec, le savon est coupé dans les mises en pains de 35 kg, à l’aide d’un couteau tiré par un treuil. Les pains sont à leur tour découpés dans une machine pour en faire des blocs de différentes tailles.
- Le moulage : les estampilles sont frappées à la main pour les barres, ou moulé en machine pour le cube. Ce dernier est estampillé sur les six faces, signe de reconnaissance du traditionnel “savon de Marseille”.
La différence entre savon de Marseille vert et blanc.
Le savon de Marseille vert doit sa couleur à sa forte concentration en huile de grignons d’olive. La 1ère pression donne l’huile utilisée en cuisine. La seconde, l’huile de grignons d’olive est plus sombre. Cette huile est obtenue par le broyage de la pulpe, des noyaux et de l’amande contenue dans le noyau, l’ajout d’eau et pressage à froid. Cette huile n’est pas comestible.
Le savon de Marseille blanc est fabriqué à partir d’huile de palme et de coprah (extraite de la noix de coco). L’huile de coprah est utilisée pour apporter un meilleur pouvoir moussant au Savon de Marseille sans ajout d’agent moussant chimique. Ce savon est un détergeant puissant. Donc l’utilisation corporelle est déconseillée.
Pendant cette visite, j’ai appris énormément de chose.
D’abord que le savon de Marseille existe en vert et qu’il est bon pour la peau, contrairement au savon blanc que je connaissais pour faire la lessive pendant les vacances au camping.
Enfin, La production artisanale de savon doit perdurer dans notre pays. Alors regardez bien la provenance de vos savons de Marseille. Une démarche écologique commence par les richesses de sa région et de son pays.
De plus, je comprend mieux pourquoi, le prof de chimie ne voulait pas que l’on touche à nos savons produits lors des cours. 😉 il manquais quelques étapes pour le savon ait un PHP neutre. 🙂
Autre info sur la savonnerie Marius Fabre, les prix sur leur site internet sont les même qu’en boutique.
De plus, la visite guidée est gratuite. Cependant, l’atelier « découverte en famille » du savon de Marseille est payante et sur réservation.